Criterion Collection

Pierre angulaire de la Nouvelle Vague française, le premier long métrage d'Alain Resnais est l'un des films les plus influents de tous les temps. Une actrice française (Emmanuelle Riva) et un architecte japonais (Eiji Okada) s'engagent dans une liaison brève et intense dans l'après-guerre d'Hiroshima, leur fascination mutuelle dévorante les poussant à exorciser leurs propres souvenirs meurtris d'amour et de souffrance. Avec une structure flashback innovante et un scénario nominé aux Oscars de la romancière Marguerite Duras, Hiroshima mon amour est un chef-d'œuvre maussade qui tisse délicatement passé et présent, douleur personnelle et angoisse publique.

Speedy était le dernier long métrage muet de la vedette Harold Lloyd - et l'un de ses meilleurs. La légende du slapstick reprend son "personnage de lunettes", cette fois en tant que New-Yorkais de bonne humeur mais écervelé qui ne peut pas garder un emploi. Il trouve enfin sa véritable vocation lorsqu'il devient déterminé à aider à sauver le dernier tramway tiré par des chevaux de la ville, qui est exploité par le grand-père croustillant de sa bien-aimée. De sa visite joyeuse à Coney Island à son incroyable camée Babe Ruth en passant par ses cascades culminantes dans les rues de la ville, Speedy est une lettre d'amour incontrôlable à New York qui vous fera sourire d'une oreille à l'autre.

L'expressionnisme Technicolor de Douglas Sirk atteint son paroxysme avec cette tragédie lyrique, qui voit le réalisateur pousser ses visuels fleuris et ses critiques de la culture américaine à leurs extrêmes subversifs. L'alcoolisme, la nymphomanie, l'impuissance et la jalousie mortelle - ce ne sont là que quelques-unes des toxines qui traversent une famille d'huiles texanes dégénérées et extrêmement riches. Lorsqu'une secrétaire sensée (Lauren Bacall) a le malheur d'épouser le rejeton névrosé du clan (Robert Stack), cela crée un fossé entre lui et son meilleur ami de toujours (Rock Hudson) qui déclenche un maelström d'angoisse et de fureur psychosexuelles.

L'été où j'ai tué mon père, j'avais dix ans. . .? Ainsi commence le premier long métrage envoûtant de Kasi Lemmons, un voyage évocateur dans le labyrinthe de la mémoire, imprégné d'une atmosphère parfumée de gothique méridional. Dans la Louisiane des années 1960, une jeune fille (Jurnee Smollett) voit sa famille aisée s'effondrer à la suite des infidélités de son charmant père (Samuel L. Jackson) - déclenchant une série de tromperies et de trahisons qui la bouleverseront. monde et défier sa compréhension de la réalité.

Jane Campion revient au genre de paysage frontalier mythique - palpitant à la fois de liberté et de menace - qu'elle a précédemment traversé dans The Piano afin de sonder la psyché masculine dans The Power of the Dog, situé dans les plaines désolées du Montana des années 1920 et adapté par le cinéaste du roman de Thomas Savage. Après qu'une veuve sensible (Kirsten Dunst) et son fils énigmatique et farouchement aimant (Kodi Smit-McPhee) aient emménagé avec son doux nouveau mari (Jesse Plemons), une bataille de volontés tendue se joue entre eux et son frère brutal (Benedict Cumberbatch) , dont l'effrayante volatilité recèle un tourment secret, et dont la capacité de tendresse, une fois réveillée, peut lui offrir la rédemption ou la destruction.

L'extraordinaire, internationalement adopté Yi Yi (A One and a Two . . .), réalisé par le regretté maître taïwanais Edward Yang, suit une famille de la classe moyenne à Taipei pendant un an, commençant par un mariage et se terminant par un funérailles. Qu'il s'agisse de faire la chronique des flirts provisoires du père d'âge moyen NJ avec une vieille flamme ou des tentatives précoces du jeune fils Yang-Yang de capturer la réalité avec son appareil photo bien-aimé, le cinéaste imprègne habilement chaque cadre magnifique d'une clarté compatissante. Chaleureuse, tentaculaire et éblouissante, cette épopée intimiste est l'un des chefs-d'œuvre incontestés du nouveau siècle.

Buster Keaton est au sommet de ses pouvoirs burlesques dans The Cameraman, le premier film que la légende du cinéma muet a réalisé après avoir signé avec la MGM, et son dernier grand chef-d'œuvre. Dernière œuvre sur laquelle il a maintenu un contrôle créatif, cette farce intelligente est l'aboutissement d'une série extraordinaire d'une décennie qui a produit certaines des comédies les plus innovantes et les plus durables de tous les temps. Keaton joue un malheureux cameraman d'actualités désespéré d'impressionner à la fois son nouvel employeur et son béguin pour le bureau alors qu'il zigzague dans Manhattan à la recherche d'un scoop.

Lorsque sa meilleure amie et colocataire déménage brusquement pour se marier, Susan (Melanie Mayron), essayant d'être une artiste tout en joignant les deux bouts en tant que photographe de bar mitzvah dans l'Upper West Side de Manhattan, se retrouve à la fois dans la vie et dans l'amour. Merveille du cinéma indépendant américain de Claudia Weill (qui, lorsqu'elle a été admise à l'Académie des arts et des sciences du cinéma en 1981, était l'une des quatre seules femmes à avoir reçu cet honneur), Girlfriends est un film remarquablement authentique. vision des relations féminines qui est devenue une pierre de touche pour les réalisateurs de tout un sous-genre de films et d'émissions de télévision sur les jeunes femmes essayant de réussir dans la grande ville.

Abbas Kiarostami a d'abord attiré l'attention internationale pour cette merveilleuse série de films sournoisement autoréférentiels se déroulant dans la ville rurale de Koker, dans le nord de l'Iran. Entre fiction et documentaire, comédie et tragédie, les fables lyriques de The Koker Trilogy illustrent à la fois l'humanisme doux et le tour de passe-passe ludique qui définissent la sensibilité du réalisateur. À chaque film successif, Kiarostami nous emmène plus profondément dans la «réalité» des coulisses du film qui l'a précédé, approfondissant notre compréhension du réseau complexe de relations humaines qui soutiennent à la fois un plateau de tournage et un village. Le résultat est un zoom extérieur progressif qui révèle la majesté cosmique et le mystère de la vie ordinaire.

La célibataire nerveuse Charlotte Vale (Bette Davis) est retardée d'avoir grandi sous la botte de sa mère puritaine Boston Brahmane (Gladys Cooper), et reste convaincue de sa propre indignité jusqu'à ce qu'un gentil psychiatre (Claude Rains) lui donne la confiance nécessaire pour s'aventurer dans le monde lors d'une croisière en Amérique du Sud. A bord, elle trouve sa place avec l'aide d'un homme mal marié (Paul Henreid). Leur histoire d'amour contrariée aidera peut-être Charlotte à se libérer de l'emprise de sa mère, mais trouvera-t-elle à la fois épanouissement et indépendance ?

Entremêlant de manière transparente des images de guerre d'archives avec un récit fictif, ce récit immersif du voyage d'un jeune de vingt ans, de l'entraînement de base aux lignes de front du jour J, donne vie à toutes les terreurs et à l'isolement de la guerre avec une authenticité choquante. Overlord, réalisé par Stuart Cooper et tourné de manière impressionniste par le directeur de la photographie de longue date de Stanley Kubrick, John Alcott, est à la fois un document de la Seconde Guerre mondiale et une méditation onirique sur la petitesse humaine dans une grande machine incompréhensible.