Criterion Collection

C'est le blockbuster définitif de la contre-culture. Les débuts de réalisateur déprimés de l'ancienne star adolescente épurée Dennis Hopper, Easy Rider a annoncé l'arrivée d'une nouvelle voix dans le film, une voix furieuse contre le courant dominant. Après le voyage à travers le pays du film – avec son montage radical de style New Wave, sa bande originale rock, la performance révélatrice d'un jeune Jack Nicholson et sa fin explosive – le road trip américain ne serait plus jamais le même.

Lorsqu'un scénariste doué mais délabré, Humphrey Bogart, dans une performance révélatrice et vulnérable, devient le principal suspect d'un meurtre brutal à Tinseltown, la seule personne qui peut lui fournir un alibi est un voisin séduisant ( Gloria Grahame) avec son propre passé troublé. Le chargé d'émotion In a Lonely Place, librement adapté d'un thriller de Dorothy B. Hughes, est un mélange brillant et turbulent de suspense noir et de mélodrame dévastateur, alimenté par des performances puissantes. Une histoire sans compromis de deux personnes désespérées d'aimer mais aux prises avec leurs démons et l'une avec l'autre, c'est l'un des plus grands films des années 1950 et une référence dans la carrière de l'auteur classique hollywoodien Nicholas Ray.

Le best-seller de Truman Capote, un récit narratif révolutionnaire de crimes et de châtiments réels, est devenu un film tout aussi effrayant entre les mains du scénariste-réalisateur Richard Brooks. Cast pour leurs ressemblances troublantes avec les tueurs qu'ils jouent, Robert Blake et Scott Wilson donnent des performances authentiques et discrètes en tant que Perry Smith et Dick Hickock, qui en 1959 ont assassiné une famille de quatre personnes au Kansas lors d'un vol raté.

Bob Dylan est capturé à l'écran comme il ne le serait plus jamais dans ce film révolutionnaire de D. A. Pennebaker. Le légendaire documentariste retrouve Dylan en Angleterre lors de sa tournée de 1965, qui sera sa dernière en tant qu'artiste acoustique. Dans cette vision extrêmement divertissante de l'un des plus grands artistes du XXe siècle, Dylan est entouré de fans adolescents, se lance dans des joutes philosophiques passionnées avec des journalistes et se détend avec ses collègues musiciens Joan Baez, Donovan et Alan Price.

Ce thriller procédural déconcertant détaille minutieusement un scénario cauchemardesque trop plausible dans lequel une panne mécanique bloque la chaîne de commandement de l'armée américaine et envoie le pays se précipiter vers une guerre nucléaire avec l'Union soviétique. Travaillant à partir d'un best-seller contemporain, le scénariste Walter Bernstein et le réalisateur Sidney Lumet tirent un suspense déchirant des peurs apocalyptiques de l'ère de la guerre froide, tirant le meilleur parti d'un budget modeste et de décors limités pour créer une atmosphère de claustrophobie moite et d'enjeux astronomiques.

Fantastic Mr. Fox est l'histoire d'un animal sauvage intelligent, rapide, agile et exceptionnellement bien habillé. Voleur de poulet compulsif devenu journaliste, M. Fox s'installe avec sa famille dans un nouveau trou de renard dans un bel arbre, juste à côté de trois énormes fermes avicoles appartenant à trois fermiers férocement vicieux : Boggis, Bunce et Bean. M. Fox ne peut tout simplement pas résister. L'adaptation par Wes Anderson du roman pour enfants classique de Roald Dahl est un travail méticuleux d'animation en stop-motion mettant en vedette des performances vibrantes de George Clooney, Meryl Streep, Jason Schwartzman, Willem Dafoe, Michael Gambon et Bill Murray.

Pour sa première photo en studio, le maestro de la crasse John Waters a profité de son plus gros budget à ce jour pour permettre à sa muse Divine de se lancer dans un rôle sans précédent : la femme au foyer de Baltimore Francine Fishpaw, une héroïne digne d'un mélodrame de Douglas Sirk. Dotée d'un sens aigu de l'odorat et maudite avec un mari pornographe coureur de jupons, une mère parasitaire et une paire d'enfants délinquants, Francine, qui souffre depuis longtemps, se tourne vers la bouteille alors que sa vie s'effondre - jusqu'à ce que la délivrance apparaisse sous la forme d'un beau gosse. nommé Todd Tomorrow (l'idole vintage Tab Hunter).

Avec ses débuts de réalisateur passionnants et divertissants, Sidney Poitier, aux côtés de l'acteur-producteur Harry Belafonte, a contribué à réécrire l'histoire du western, amenant les héros noirs dans un genre dans lequel ils avaient toujours été cruellement sous-représentés. Combinant une comédie de copains bruyante avec une fureur politique fulgurante à l'époque du Black Power, Poitier et une star merveilleusement espiègle de Belafonte en tant que maître de wagon dur et taciturne et un «prédicateur» sans scrupules, qui s'associent pour s'attaquer à la prime blanche des chasseurs menaçant une caravane vers l'ouest de personnes récemment émancipées de l'esclavage.

Le génie comique de la star silencieuse Harold Lloyd est éternel. Chaplin est le doux innocent, Keaton l'outsider stoïque, mais Lloyd, le gars moderne qui aspire au succès, c'est nous. Et avec son torrent de gags parfaitement exécutés et de cascades étonnantes, Safety Last ! est la parfaite introduction pour lui. Lloyd joue un voyou d'une petite ville qui essaie de réussir dans la grande ville, qui trouve un emploi comme modeste commis de grand magasin. Il propose un coup de publicité sauvage pour attirer l'attention sur le magasin, ce qui se traduit par un incroyable exploit de sa part qui le lance sur la voie du succès. Rire à haute voix drôle et époustouflant dans la même mesure, Safety Last ! est une expérience cinématographique par excellence, ancrée dans une véritable légende.

Chroniqueur hors pair de l'âme spécialisé dans les films extrêmement émouvants et visuellement exquis sur la situation des femmes dans la société japonaise, Kenji Mizoguchi réalisait déjà des films depuis des décennies lorsqu'il réalisa La vie d'Oharu en 1952. Mais ce portrait épique d'un inexorable tomber en disgrâce, mettant en vedette l'étonnante Kinuyo Tanaka dans le rôle d'une dame d'honneur impériale qui descend progressivement dans la prostitution de rue, est le film qui a attiré l'attention internationale du réalisateur, inaugurant une nouvelle période dorée pour lui.

Ousmane Sembène était l'un des cinéastes les plus grands et les plus novateurs qui aient jamais vécu, ainsi que le réalisateur africain le plus renommé du XXe siècle - et pourtant son nom mérite toujours d'être mieux connu dans le reste du monde. Il fait ses débuts au long métrage en 1966 avec le brillant et émouvant Black Girl. Sembène, qui était également un romancier acclamé dans son Sénégal natal, transforme une intrigue d'une simplicité trompeuse - celle d'une jeune femme sénégalaise qui s'installe en France pour travailler pour une riche famille blanche et découvre que la vie dans leur petit appartement devient une prison, à la fois au sens figuré et littéralement - en une critique complexe de la mentalité colonialiste persistante d'un monde soi-disant postcolonial.

Dans son chef-d'œuvre controversé The Great Dictator, Charlie Chaplin propose à la fois une caricature tranchante d'Adolf Hitler et une modification sournoise de son propre personnage comique. Chaplin, dans son premier pur film parlant, apporte sa sublime physicalité à deux rôles : le dictateur « tomainien » cruel mais clownesque et le gentil barbier juif qui est pris pour lui. Mettant en vedette Jack Oakie et Paulette Goddard dans des tours de soutien stellaires, The Great Dictator, s'attaquant audacieusement au leader fasciste avant l'entrée officielle des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale, est un amalgame audacieux de politique et de slapstick qui culmine dans le célèbre discours passionné de Chaplin.